• Manifestation le Mardi 17 avril 2012 18h30 à la Rotonde de Stalingrad à Paris 19 (M°Stalingrad)

    Le 17 avril Marine Le Pen tiendra son dernier meeting de campagne au Zenith de Paris (XIXe). Elle entend ainsi démontrer qu’elle est une « grande candidate » avec laquelle il faut désormais compter. Pour cela Marine Le Pen peut aujourd’hui s’appuyer sur une entreprise largement réussie dite de « dédiabolisation » qui a fait sauter presque tous les cordons sanitaires autour du Front national.

    Or cette « dédiabolisation » n’a rien à voir avec une supposée modération de Marine Le Pen par rapport à son père. Ses dernières déclarations visant à exploiter le drame de Toulouse le démontrent (dénonciation des musulman-e-s, exaltation des politiques ultrasécuritaires, de la peine de mort, etc.). En fait c’est plutôt la banalisation du racisme (des propos, des actes et des politiques) qui s’est considérablement développée.

    Non le FN n’a pas changé !

    Parce que les mesures répressives (renforcement de la police, de la justice, de l’armée) qu’il propose dès à présent annoncent déjà le projet d’un régime encore plus policier et totalitaire.

    Parce qu’en proposant de dérembourser l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et en créant un salaire maternel, il privera environ 90 % des femmes de ce droit et contribuera à les renvoyer au foyer. En cela le FN est un des pires ennemis des femmes.

    Parce qu’en disant que « l’impôt doit rester aussi faible que possible », en refusant de baisser le plus injuste d’entre eux (TVA) et d’augmenter ceux des plus riches, tout en baissant les cotisations sociales des patrons, il ne fait que défendre ces derniers. Mais aussi parce qu’en annonçant un contrôle renforcé des syndicats en vue de les dissoudre (cf. discours de Marine Le Pen au meeting FN de Nice il y a quelques jours) tout en condamnant les mouvements de grève, il montre qu’il est un des pires ennemis des travailleurs-ses et de leurs organisations.

    Parce qu’en voulant imposer obéissance, hiérarchie, sélection et la fin de la liberté pédagogique dans l’école publique tout en défendant le chèque éducation dans le privé, il montre qu’il est un des pires ennemis des jeunes et des enseignant-e-s, de même qu’il veut casser tous les services publics.

    Parce qu’en dépit de tous ses efforts de « dédiabolisation  », le FN n’ a pas changé sur le fond.

    Au-delà du FN, nous dénonçons le gouvernement et une droite qui impulsent au plus haut niveau de l’état des campagnes xénophobes et sécuritaires, mais aussi ferment les yeux face aux violences d’extrême droite et répriment les antifascistes.

    Le FN, un des pires ennemis des femmes, des travailleurs-ses, des jeunes et des immigré-e-s

    Le FN compte bien sur les prochaines élections, présidentielles et surtout législatives, pour obtenir des élus et une dotation financière de l’état pour les 5 ans à venir, renouer avec une stratégie d’implantation. Sur cette base, le FN pourrait reconstruire une base militante, un parti enraciné qui lui permette d’exprimer publiquement son racisme, son sexisme, son homophobie, son nationalisme blanc, son antisyndicalisme, etc. Pour toutes ces raisons les organisations signataires appellent à une manifestation contre la tenue du meeting du FN au Zenith :

    Mardi 17 avril 2012 18h30 à la Rotonde de Stalingrad à Paris 19 (M°Stalingrad)

    Premiers signataires : Action Antifasciste Paris banlieue, Alternative Libertaire, Fédération Anarchiste, Nouveau Parti Anticapitaliste, Sud Culture Solidaires, Sud Etudiant, Solidaires Industrie, CGT Educ’Action 93, CNT Etpreci 75, CNT Santé-social RP, UD CNT 95, Coordination des sans-papiers 75, CNTInterpro 92…


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  • Article de Catherine Coroller, lien

    IMMIGRATION - La loi prévoit que les conditions d'arrestation d'un étranger en situation irrégulière doivent être "loyales".

       En clair, elle ne permet pas qu'un sans-papiers soit convoqué au guichet d'une préfecture pour un soi-disant examen de dossier, afin que la police puisse le cueillir. Deux exemples récents montrent que l'administration ne respecte pas toujours cette obligation.

      1/ La famille Mamoï.

    La nuit dernière, Nane et Amo Mamoï et leurs deux enfants n'ont pas dormi au centre de rétention administrative (CRA) de Lyon-Saint-Exupéry. La juge du tribunal administratif de Lyon qui a examiné vendredi la situation de cette famille a jugé que la préfecture avait eu tort de la placer en rétention.

    Mais elle a rejeté la demande de leur avocate contestant l'Obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous le coup de laquelle ils se trouvent.

    Nane et Amo Mamoï, les parents, sont nés en Azerbaïdjan, alors république soviétique, mais appartiennent à la minorité kurde.

    En 1992, A l'âge de 18 ans, pour lui, et 12 pour elle, ils quittent leur pays en guerre avec l'Arménie voisine et séjournent d'abord en Ukraine, puis en Russie où naissent leurs enfants aujourd'hui âgés de 9 et 7 ans.

    En septembre 2010, les Mamoï arrivent en France où ils déposent une demande d'asile. Le temps que l'Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) se prononcent, la famille est logée, et les enfants scolarisés. Mais l'Opfra puis la Cour national du droit d'asile rejettent leur demande.

    Les Mamoï se retrouvent alors à la rue. Lors du plan grand froid, ils sont hébergés dans une structure d'urgence. Entre temps, ils ont déposé une demande de titre de séjour qui sera rejetée par la préfecture laquelle leur délivrera une OQTF.

    A la fin du plan grand froid, les Mamoï se retrouvent une nouvelle fois à la rue, et dorment dans un parking de la gare Perrache. Ils déposent alors un référé en application de la loi sur le logement opposable. Le tribunal administratif leur fait droit, et ordonne à la préfecture de leur trouver un toît.

    Le 10 avril, un hébergement leur est proposé dans un hôtel. Deux jours plus tard, la police vient les cueillir à domicile. « Cette action en justice pour le droit au logement a-t-elle précipité l'expulsion de cette famille ? » questionnent les associations qui les soutiennent.

    En clair, ont-ils été punis pour avoir fait plier l'administration? Et celle-ci a-t-elle respecté son obligation de "loyauté" en allant les interpeller à la porte de l'hôtel où elle les avait elle-même placés?

    Hier, les Mamoï ont retrouvé leur hôtel. Mais sont toujours sous le coup d'une OQTF.

    Reste que l'exécution de cette mesure promet d'être compliquée. Pour que Nane er Amo Mamoï soient expulsés, il faut que l'Azerbaïdjan les reconnaisse comme ses ressortissants et leur délivre un laissez-passer.

    Or, ils ont quitté leur pays sans documents d'état civil, et leur région d'origine, coincée entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie a été ravagée par une guerre entre ces deux pays. En Azerbaïdjan, ils faisaient partie de la minorité kurde. En France, ils pourraient rejoindre celle des étrangers non expulsables et non régularisables.


    2/ Monsieur Z. K.

    Depuis août 2010, Monsieur Z.K. est régulièrement employé dans une entreprise de restauration collective. Mais il est en situation irrégulière et a obtenu son emploi en se présentant sous l'identité d’une tierce personne. Lorsqu'il l'apprend, son employeur le "licencie", c'est-à-dire qu’il lui dit... de ne pas revenir le lendemain.

    M.K a des droits, le Code du travail prévoit en effet que des indemnités doivent être versées à l’étranger en cas de rupture du contrat de travail. La dernière réforme du droit des étrangers, adoptée en juin 2011, a même organisé un nouveau cadre réglementaire pour faire bon droit aux travailleurs étrangers licenciés alors qu’ils sont en situation irrégulière.

    Suivant les conseils d'un militant syndical de la CNT-nettoyage, les Prud’hommes sont saisis. Mercredi matin, au sortir de l'audience de conciliation au palais de justice de Nanterre, M. K est interpellé, arrêté et emmené, sans que quiconque ait le temps de réagir.

    Tandis que Monsieur K est conduit en garde à vue dans les Yvelines, l’employeur explique, tout naturellement, qu’il a informé la police du jour et du lieu où elle pourrait « cueillir » son employé, contre qui il a porté plainte, pour usurpation d’identité, dès qu’il a appris qu’une procédure prud’homale était engagée.



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  • Passage à la cour d'appel de Douai

    10h30 : le tribunal est en vue. Au moins cinq ou six policiers sont postés au portique de sécurité. Tout est passé au peigne fin... La queue s’allonge, on poireaute, on n’ose pas trop souffler ni montrer son impatience, trop content-es de rentrer plus facilement ici qu’à Lille...

    Une occasion pour la flicaille de rouler des mécaniques et d’enfoncer plus que jamais les talons des rangers sur le sol, ce qui leur donne cet air de toujours chaloupé et ridicule. Sur la quarantaine de personnes présentes, seule une grosse vingtaine passe le seuil du tribunal. Les autres restent dehors, apparement à cause d’une banderole déployée. Ici, l’architecture est nettement moins hostile qu’au tribunal de grande instance (TGI) de Lille. Une pièce rectangulaire type “salle d’attente” est au coeur du bâtiment dans lequel nous nous trouvons, de nombreux escaliers partant ici et là vers le haut, ici dans ce petit coin il y en a un qui descend... à ces éléments se conjuguent quelques couloirs, et le tout reflète quelque chose de labyrinthique. Les différentes hauteurs de plafonds renforcent le sentiment qu’on a d’être plus minuscule que rien du tout comme c’est le cas avenue du Peuple Belge.

    Cours d’Assises B, salle d’audience n°7

    Ça s’agite du côté des bleus lorsqu’on s’approche de 11h00, on se dit que “les quatre” arrivent. Un des gradés somme les autres de venir en claquant la langue. Il est suivi sans moufter. D’autres agents nous font signe que la séance va bientôt être ouverte. On nous permet d’entrer dans la salle au compte-goutte, elle ne peut pas accueillir tout le monde. Des camarades sont lésé-es et prendront leur mal en patience le temps du procès. La salle est toute en largeur, le plafond est relativement bas. Sur la droite, une sorte de “box” moitié opaque, moitié plexi. C’est là que sont installés Nacer, Malow, Amar et Mohamed, comme des criminels. La fatigue a encore tiré leur traits depuis jeudi.

    Rebelote ?

    Entre le juge, la cinquantaine passée, poivre et sel dégarni sur les golfes, un bouc affiné et pointu. De petits yeux noirs et vifs sous des sourcils peu marqués. Il invite Monsieur S. à se présenter à la barre, et lui demande s’il comprend le français. “Non”. Est-ce sûr ? “Oui”. L’avocat-du-préfet, maître Ben Attia, souffle mesquin “Plus les audiences passent, moins il comprend !”. Méprisant mais pas très courageux, puisque le juge lui fait répéter deux fois la phrase avant qu’il l’assume tout haut. Cette fois, et contrairement à la juge lilloise, le président ne lui prête pas tant l’oreille, “Vous voulez un interprète ?” enchaîne-t-il en regardant son premier interlocuteur, qui hoche la tête, “le tribunal accepte la demande, on verra votre dossier un peu après les autres”. Aux trois autres personnes, donc, s’ensuivent les mêmes types de demandes qu’au TGI deux jours plus tôt. Le juge demande chacun son tour de rappeler les faits et sa propre situation administrative. L’une ou l’autre voix trahie la fatigue des épreuves endurées depuis plus d’une semaine, certains mots s’étranglent de justifier l’absence de papiers et d’évoquer les refus continuels au guichet de la préfecture. Le corps tremble aussi, chez les personnes jugées et aussi chez quelques proches venus les soutenir. Désarticulée, une explication de son implication au sein du Collectif des Sans-Papiers, et de l’importance de son action, sort d’un homme au coeur lourd, qui explique lui aussi qu’il en a fait des démarches, pour n’être jamais régularisé. Ne voyant pas arriver d’interprète, le juge décide de poser malgré tout quelques questions à monsieur S. Il précise que ces mauvaises conditions seront inscrites dans le dossier et prises en compte pour une quelconque décision, considérant ce défaut d’interprète une “raison substancielle”. Lorsque monsieur S. déclare vivre en France depuis l’an 2000, le président ne peut s’empêcher de dire, étonné surtout : “Ça fait douze ans ! C’est dommage de ne pas parler mieux le français”.

    Défense

    Devant la cour d’appel, c’est maître Danset qui plaide pour les quatre camarades. Elle plaidait aux côtés de maîtres Lequien et Cardon au TGI. Une nouvelle fois sont soulevés des vices de procédures, notamment une irrégularité de requête du prefet, mais surtout revient sur le tapis la question du détournement de procédure et de mélange des genres administratifs et judiciaires. D’une voix calme et assurée elle entame ses arguments, pas impressionnée deux secondes par son concurrent qui se la raconte à fond, fort de son statut de privilégié du préfet. Dans sa plaidoirie, claire et posée, elle démontre au président que la présence de la police aux frontières (PAF) aux abords du local de l’UMP le 30 mars dernier n’était pas le fruit du hasard, “Dans le sigle PAF, il y a le mot “frontières”, ce n’est pas anodin ! Ils sont intervenus là où des personnes manifestaient et réclamaient des papiers, ils savaient bien qu’il y avait des sans-papiers !”. Elle poursuit : “Ces personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue pour le seul motif de n’avoir pas de papiers en règles, et non pour occupation illégale, [seule et unique] raison pour laquelle le responsable de l’UMP avait contacté le préfet, et pour laquelle il souhaitait l’intervention de la police”. D’où le détournement de procédure.

    Contre-attaque

    L’avocat-du-préfet, maître Ben Attia, défend que la police aux frontières est intervenue comme interviendrait “La brigade fluviale si elle voyait une personne se faire agresser”. D’ailleurs, poursuit-il, les gens qui ont été virés du siège politique de sarko sont contrôlées par la PAF en effet, mais : “On n’est plus dans le local ! On est sur le trottoir ! La police aux frontières constate une infraction quand elle procède à des contrôles d’identité : elle fait son boulot.” Quelques minutes plus tard, il s’enflamme : “La police est sur les lieux, elle constate un troupeau sur le trottoir, elle est obligée d’intervenir !” Quelques rires amers s’élèvent dans l’assistance au mot “troupeau”, les gens soufflent par le nez de colère et de mépris envers cet homme qui, avec pour seul soutien celui des forces de l’ordre et de l’avocat général, sait manipuler les mots avec aisance. L’avocat général, complétement absorbé par la plaidoirie, lance à l’avocat-du-préfet des regards langoureux, presque amoureux. Ce dernier commence à transpirer dans sa plaidoirie. “On parle d’une intervention calculée monsieur le président, mais les policiers ont agit dans l’urgence !” Où se sont-ils précipités pour humilier, violenter des personnes étrangères ? S’ensuit une longue tirade, passionnée, “J’ai confiance en la justice de mon pays ! Je crois en la séparation des pouvoirs, puisque mon confrère (les avocates n’étant pas des consoeurs...) sous-entend ici qu’elle ferait défaut !” Il transpire, il transpire tellement, ça suinte derrière ses oreilles : “Les policiers jouissent d’un droit ABSOLU d’intervenir sur des éléments factuels !” Conclue-t-il, des perles sur le front. L’avocat général, qui était complétement absorbé par la prestance (indéniable, même redoutable) de maître Ben Attia, qui se rassoit alors en nage, se lève à son tour et appuie tous les arguments développés par le défenseur de l’État.

    Le sketch

    Interruption soudaine de la séance : le juge accueille l’interprète arrivé tardivement, et fait se lever monsieur S. ... De quoi lever un peu d’ombre au tableau deux minutes ? La réalité rattrape vite la courte illusion : ce dernier ne parle pas l’arabe, seule langue pour laquelle est assermenté l’interprète. Quelle efficacité ! Le juge a la mine renfrognée, “Merci monsieur, vous serez dédommagé pour le déplacement inutile, la cour s’excuse de vous avoir fait venir pour rien, vous pouvez rentrer chez vous” Belle occasion pour l’avocat-du-préfet pour en remettre une couche, dire que normalement “Quand on passe un certain temps dans un pays, on en maîtrise les spécificités” et regrette que l’on ne puisse pas s’attacher aux personnes, à la dimension humaine, et blablabla, il s’agit ici d’un “évènement malheureux” et d’une “action qui a mal fini”... Si lui-même connaissait mieux les dossiers des personnes à qui il peut briser la vie, en permettant à l’État de les expulser vers leur “pays d’origine”, il saurait, comme fait remarquer l’oncle de monsieur S., que les langues officielles en Mauritanie sont effectivement le français et l’arabe... à aucun moment l’avocat n’en a fait la remarque, le savait-il seulement ? Mais, précise Bakari, cela n’est bien sûr valable que ceux qui ont été à l’école et qui en ont l’accès... ainsi les langues réellement parlées sont les dialectes propres à chaque village, autant de différentes langues berbères que ne parle aucun interprète. Quelques instants plus tard, le juge suspend la séance. Il est 13h05. Il rend son verdict “dans une heure environ”.

    Une attente interminable

    À un moment nous ne sommes plus que quatre dans le tribunal, les flics sont trois fois plus nombreux que nous. La majorité des personnes sont rentrées sur Lille où un rassemblement était prévu en début d’après midi (Voir sur ce site "Seule la lutte paie"). Les flics enchaînent des blagues plus hilarantes les unes que les autres. On peut entendre un “Pédé” suivi quelques phrases plus tard de rires bien gras, ou de nombreuses “blagues” entamées par des “Quelle est la différence entre une blonde et...”, mais on préfère fermer nos oreilles, et parler des engagements des uns des autres, en somme on fait connaissance. Sans doute lassé par la bêtise des bleus, à un moment l’un des hommes invective les agents “ Vous connaissez le Sénégal ?” les regards se tournent vers un flic plus échelonné que les autres, comme pour dire “euh, chef, on répond quoi, chef ?” ; pendant que l’autre poursuit “Ça vous intéresse ?”, la flicaille hausse les épaules, moitié intimidée, moitié ignorante. “Parce que le Sénégal c’est un pays francophone, par exemple, et nous après l’Indépendance on n’a viré personne hé hé !”. Il se fout de leur gueule, mais c’est même pas dit qu’ils aient relevé. La discussion est close par un “Oui, bon, ça va...”

    Vers 14h00 on rentre à nouveau dans la salle, nous sommes huit à être resté-es. Nacer, Malow, Mohamed et Amar sont de nouveau derrière le box plexiglacé. La tension est palapable. 14h40, on s’impatiente. 15h20, on se demande ce que fabrique le juge. Peut-être est-ce bon signe ? On ose à peine le penser. On préfère se convaincre qu’il se fait un restau tranquille, et qu’il prend son temps, vu qu’il a une autre affaire à 17 heures. À côté une dame charmante feuillette le carnet de chants du CSP, elle traduit quelques phrases chantées tantôt en arabe, tantôt en berbère kabyle. On tente de poser des questions, de la distraire : on entendrait battre son cœur, ses yeux luisent, ses jambes tremblent, tantôt ses mains se tordent.

    Verdict

    15h28, un texto de la greffière informe maître Danset que le juge arrive bientôt. À 15h45 l’ensemble des personnes se lève à son arrivée. Deux minutes plus tard, il nous semble comprendre que “Le tribunal infirme la décision du tribunal de grande instance de Lille qui a pris la décision le 05 avril 2012 de maintenir les personnes en détention pour une durée supplémentaire de vingt jours”. On a tous entendu “-firme”, mais si c’est “affirme” ou “confirme” ou “infirme”, on ne sait pas. On n’ose pas se dire qu’on sait, tellement on a peur d’être cassé-es par une réalité trop brutale. On écoute, tendus comme pas possible, le juge déclarer que la première nullité n’est pas retenue... Puis il prononce, en substance, que le préfet ne peut décemment pas affirmer n’avoir pas été informé, ou n’avoir pas dépêché lui-même la police aux frontières, et “Qu’il y a un détournement de procédure évident”. Alors on n’avait pas mal compris. On commence à sourire. Les quatre personnes sont libres, ENTIÈREMENT LIBRES, et elles vont pouvoir retourner auprès de leur proches. La joie éclate un peu plus tard, tant qu’on est dans la salle des Assises, on reste un peu sonnés. Une victoire pour ces personnes, un espoir de recours pour les deux personnes assignées à résidence, Kamel et Ameur, et aussi une justice réclamée, depuis une semaine de chamboulements successifs, par le CSP59, enfin obtenue en tout dernier recours. Reste que ces personnes ont toujours au dessus de la tête l’épée de Damoclès, leur obligation de quitter le territoire français (OQTF). Qu’on se le tienne pour dit, le combat continue.


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  • Vendredi 6 avril, alors que le Front de Gauche tient une assemblée citoyenne, une quinzaine de fafs s’introduit par petits groupes dans la salle. Un bref toussotement et le signal est donné. Une bombe lacrymogène roule au milieu de la salle, un facho crie : « mort aux communistes ! » tandis que les autres se mettent à frapper au hasard sur de jeunes militants dont un de 16 ans, véritablement tabassé. C’est le chaos total et à part les fafs, les gens présents ne se connaissent pas, et dans l’incompréhension se mettent à se taper entre eux. Les fachos finissent par prendre la fuite. Une personne, blessée, sera brièvement hospitalisée.
    Il s’agirait de jeunes venant de Meximieux, Chazey-Bons. Certains ont été reconnus comme étant au lycée de la Boisse.

    Barrons la route au fascisme !


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  • Ce samedi, lors de la manifestation de défense de la langue occitane, des militants fascistes du Bloc Identitaire ont tenté de s'intégrer dans la manifestation. La réaction des manifestants a été de les virer.Le soir, les fascistes sont revenus attaquer des militants r à proximité d'un bar. Suite à cette rixe un militant a été blessé par les fachos. Voici un article de la presse bourgeoise....

     

    Un homme de 37 ans a été blessé à Toulouse lors d'une rixe entre membres du Bloc identitaire, petit mouvement d'extrême droite et des militants de la gauche radicale, a-t-on appris dimanche de source policière. La bagarre est survenue dans la nuit de samedi à dimanche, opposant des partisans des deux bords armés de battes de base-ball.

    La victime a subi une fracture du crâne en chutant lourdement après avoir reçu un coup de pied. Ses jours ne sont pas en danger, a-t-on ajouté de source policière, sans préciser à quel camp elle appartenait. Quelques temps plus tard, deux personnes ont été interpellées alors que des militants de l'ultra gauche s'étaient rassemblés devant le local ouvert récemment à Toulouse par le Bloc identitaire. Placées en garde à vue, elles ont été relâchées dimanche dans l'après-midi, a-t-on ajouté de source policière, précisant que l'enquête se poursuivait.

    Le Bloc identitaire s'était signalé en 2010 en annonçant vouloir organiser un apéro géant "saucisson et pinard" à la Goutte d'Or, un quartier de Paris à forte population musulmane.


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